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Le développement durable au cœur de la vie universitaire

Déploiement d'un cœur piétonnier au centre du Campus principal, réduction de l'empreinte écologique et intégration du développement durable aux programmes d'enseignement, l'UdeS pousse un cran plus loin ses engagements en matière de pratiques durables

9 octobre 2008

Robin Renaud

Forte des engagements déjà pris dans le cadre de sa Politique de développement durable en 2005, l'Université de Sherbrooke vient de se doter d'une nouvelle série d'engagements qui interpellent l'ensemble des membres de la communauté universitaire. L'objectif est de faire du développement durable une réalité bien concrète d'ici 2011. Découlant d'une vaste consultation, quelque 110 actions viendront fixer des balises pour intégrer les pratiques durables autant à la mission d'enseignement et de recherche qu'aux projets immobiliers ou aux habitudes de transport de la communauté universitaire.

«La question du développement durable couvre l'ensemble des secteurs de la vie universitaire, c'est pourquoi on retrouve dans ce plan un aussi grand nombre et une telle variété d'actions», explique Alain Webster, vice-recteur à l'administration et au développement durable. «L'objectif est d'intégrer résolument le développement durable dans la mission d'enseignement et de recherche, dans la vie communautaire et dans l'ensemble des activités. On retrouve plus de 100 mesures regroupées en 9 chantiers et, à  notre avis, toutes ces mesures s'avèrent essentielles», poursuit-il.

Qualité de vie et mobilité

L'une des mesures les plus remarquées de ce plan d'action sera la transformation d'ici l'an prochain du centre du campus en un nouveau cœur piétonnier qui remplacera quatre aires de stationnement. En lieu et place, un nouvel espace vert comportant une centaine d'arbres et d'arbustes indigènes, du mobilier urbain et des bassins d'eaux alimentés par les eaux de pluies. Ces mesures auront pour effet de déplacer les véhicules à la périphérie du cœur du campus et de valoriser les autres formes de transport, comme l'autobus et le vélo. Le plan prévoit davantage de pistes cyclables, de meilleurs aménagements piétonniers ainsi que le renouvellement de l'entente d'accès libre au transport collectif de la STS. Mentionnons également que l'Université ne se procurera maintenant que des véhicules écoénergétiques, hybrides ou électriques, et que le parc de vélos libre-service compte maintenant des vélos à assistance électrique.

Mission universitaire

L'intégration du développement durable à la mission universitaire d'enseignement et de recherche compte parmi les points majeurs de ce plan d'action. Les préoccupations du développement durable seront ainsi intégrées dans l'ensemble des programmes de baccalauréat et de maîtrise professionnelle. Le plan prévoit également la mise sur pied d'un centre d'expertise régional en éducation en vue du développement durable favorisant la collaboration dans ce domaine avec tous les niveaux d'enseignement en Estrie. Les activités de recherche ne seront pas en reste avec diverses actions dont la création de nouveaux programmes de bourses, de financement et d'appariement pour appuyer financièrement les projets en développement durable.

Énergie

La réduction de la consommation d'énergie figure aussi parmi les engagements du plan d'action. À cet égard, il importe de souligner que cela se fait dans la continuité d'actions concrètes mises en place depuis plusieurs années. «Grâce à nos investissements stratégiques, l'Université atteindra la cible de réduction des gaz à effets de serre du Protocole de Kyoto dès cette année. L'objectif est d'aller encore plus loin sans diminuer le confort et le bien-être des membres de la communauté.», signale Alain Webster.

La stratégie vise tant la performance énergétique des immeubles que le recours aux énergies renouvelables et à la géothermie. Le succès obtenu dans la construction du pavillon des sciences de la vie constitue un exemple éloquent de cette démarche.

Eau et déchets

Une gestion de l'eau intégrée représente un autre axe prioritaire avec un objectif de réduction de 50 % par rapport à notre consommation de 2000. En ce qui concerne la récupération et la valorisation, l'objectif à atteindre est de mettre en valeur un taux global de 80 % du potentiel valorisable, ce qui correspond au niveau de performance du Programme ICI ON RECYCLE. Cette approche comprendra notamment le recours à du papier 100 % recyclé pour les usages courants de l'Université combiné à une cible de réduction de 10 % de la consommation annuelle totale. De plus, la vaisselle jetable et non valorisable sera éliminée des services alimentaires.

Des chiffres

À combien se chiffre l'ensemble de ces engagements? Le vice-recteur Webster explique que toutes les mesures de ce plan ont été rigoureusement budgétées. «Parmi celles-ci, l'Université consacre depuis trois ans une enveloppe de 2 M$ par an aux mesures d'efficacité énergétique et poursuivra dans cette voie sur une base triennale. Nous investissons également un million de dollars pour l'accès libre au transport en commun. Le fonds de développement durable provenant de la gestion des stationnements permet de couvrir en partie cet investissement et permet d'investir près de 200 000 $ par année pour déployer le plan d'action. Les autres sources de financement proviennent soit de contributions spécifiques ou de subventions gouvernementales. Enfin, la transformation du cœur du campus sera financée par des fonds provenant de donateurs privés», révèle-t-il.

«À terme, plusieurs de ces investissements seront entièrement récupérés et nous permettront de réaliser des gains dans un contexte où le coût de l'énergie est en croissance. Cela nous permettra d'atteindre nos objectifs de développement durable, mais aussi nos objectifs financiers», poursuit Alain Webster.

Avec la mise à contribution de toutes ses unités administratives tant dans la préparation du plan que dans sa mise en application, l'Université tend à créer un modèle de gestion des opérations qui pourrait devenir un véritable laboratoire. «C'est d'ailleurs notre rôle comme université de développer un pôle d'expertise qui pourra avoir des influences sur l'ensemble de la région quant à la faisabilité de projets en développement durable et aux compétences inhérentes», conclut Alain Webster.

Quelques-uns des 110 éléments des 9 chantiers du Plan d'action

1. Intégrer le développement durable à la mission universitaire d'enseignement et de recherche

  • Intégrer des activités pédagogiques en DD dans les programmes de baccalauréat et de maîtrise
  • Créer de nouvelles bourses d'excellence pour des projets de recherche en DD

2. Favoriser l'engagement, la sensibilisation et la collaboration en matière de développement durable

  • Généraliser l'approche écoresponsable pour les activités menées sur les campus
  • Mettre sur pied un Centre d'expertise régional en éducation en vue du développement durable
  • Créer un fonds conjoint de développement durable financé et géré en collaboration par les associations étudiantes, les syndicats et l'Université

3. Favoriser une meilleure qualité de vie

  • Réduire la circulation au centre du Campus principal
  • Convertir certains stationnements en espaces verts et en zones piétonnières
  • Améliorer l'accessibilité aux services de garderie

4. Développer de nouveaux comportements de consommation et d'investissement

  • Adopter une politique d'achats responsables
  • Intégrer de nouvelles pratiques menant à la construction de bâtiments durables

5. Revoir nos façons de répondre aux besoins de mobilité

  • Poursuivre le programme d'accès libre au transport en commun pour les étudiants
  • Réduire la consommation moyenne du parc automobile de l'Université de 20 %
  • Promouvoir le recours au transport en commun

6. Réduire la consommation énergétique des bâtiments et les émissions de gaz à effet de serre (GES)

  • Étendre le recours à la géothermie et la production d'énergie renouvelable
  • Poursuivre le plan triennal d'efficacité énergétique

7. Sur le plan de la gestion intégrée de l'eau

  • Réduire la consommation d'eau de 50 %

8. Améliorer la gestion des matières résiduelles selon le principe des 3RV

  • Réduire la consommation de papier
  • Éliminer graduellement la vente de bouteilles d'eau
  • Éliminer la vaisselle jetable et non valorisable dans les services alimentaires

9. Protéger la biodiversité en réduisant l'utilisation de produits dangereux

  • Dresser l'inventaire des produits dangereux visant à en limiter l'acquisition et à accroître la sécurité des usagères et usagers.